Autrefois

Comment les céréales étaient-elles moulues au cours des siècles précédents ?

Tous les équipements d’origine sont encore présents dans le moulin.
En théorie, tout cela pourrait être remis en service, mais depuis les années 1990, le moulin n’est plus utilisé que pour produire de l’électricité. Vous trouverez ci-dessous un aperçu des équipements encore présents et de la fonction qu’ils remplissaient.

Les précipitations abondantes sur le BOIS NOIRS ont fait que le débit du CREUZIER au Pont Ligonnet était tel que la construction d’une meule devenait possible. Celle-ci fut transformée en moulin à cylindres en 1926 par un ingénieur de la maison LAFON de Tours, comme le montre le livre de comptes du meunier de l’époque, Jules Saint-André :
Un canal d’alimentation d’environ 100 mètres amène l’eau de CREUZIER à une roue métallique à godets, avec une colonne d’eau de 4,20 m de diamètre et de 1 m de large. Il est parfaitement construit et restauré.

La farine est moulue dans cet appareil. (Bluterie)

Il s’agit de machines à cylindres. Un double concasseur de 400×200 pour le broyage répété. Un double convertisseur de 500×200 pour le broyage de la semoule et de la semoule.


La meule tourne dans une « arche » octogonale en bois. La trémie placée sur l’arche est constituée de joues de bois inclinées formant un entonnoir dans lequel le grain est conservé.


Le « seau » mobile dans lequel le grain est transporté l' »œil » de la meule est perpendiculaire à l’entonnoir, il est suspendu à l’arrière par deux lanières de cuir et à l’avant par deux cordes, une de chaque côté du petit fer, torsadées et maintenues à l’avant de l’arche au niveau de l’entonnoir par un support vertical en bois.
En tournant la cheville à la main, les cordes sont plus ou moins torsadées, les rendant plus courtes ou plus longues, élevant ou abaissant la partie avant de la trémie, contrôlant ainsi la vitesse d’arrivée du grain avec une grande précision.

Une meule fixe, la meule inférieure « dormante » ou « couchée ».


Les paysans des villages environnants apportent au moulin des sacs de grains qu’ils échangent contre la farine avec laquelle ils feront leur pain : moulin sur mesure Les sacs sont pesés puis vidés dans une trémie. De cette trémie, le grain est conduit vers un nettoyeur combiné (voire vers un tarare mécanique à défaut d’un dispositif plus sophistiqué).
Le grain est humidifié dans une vis d’Archimède : la quantité d’eau à ajouter est mesurée à l’aide d’un récipient doseur (le seigle n’est pas mouillé). Le grain est acheminé par la vis d’Archimède jusqu’à la pelle, dite pelle à blé propre, située au-dessus du premier concasseur et fermée par une trappe.

La procédure est la suivante :


1° L’amaigrissement :
Après la première phase de préparation du grain et une période de repos de 24 à 36 heures.
La trappe s’ouvre et le grain descend dans la trémie de la machine à moudre.
Un levier permet d’enclencher le distributeur.

Le blé tombe en nappe fine et uniforme entre les rouleaux du premier concasseur où il subit un premier broyage pour ouvrir les grains (les rouleaux ont environ 6 rainures par cm2). Cette mouture grossière est transportée par une courroie à godets dans un ascenseur en bois jusqu’au 2ème étage où elle est « jetée » dans le premier canal du planichter (sorte de tamis) `pour être classée sur les tamis.
Le premier tamis, doublé d’une maille métallique n° 22/24, éjecte les grosses particules de grain, qui sont conduites par un tuyau au deuxième concasseur, dont les rouleaux les plus proches ont environ 8 rainures par cm2. Ce deuxième concasseur montera par son ascenseur jusqu’au deuxième canal du planichter, dont le premier tamis n° 26/28 éjecte les particules supérieures, qui vont dans le boisseau « REPRISE », adjacent au boisseau, à l’aide d’une vis d’Archimède. pelletée de blé propre (dans le moulin).
Les tamis suivants du plan de tamisage extraient la farine éventuellement produite en petites quantités (appelée farine de mouture) et classent les plus grosses particules en semoule grossière, fine et fine. Ces trois produits sont collectés dans des sacs de service par les trois machines d’emballage situées au 1er étage.


2° LA RECUPERATION
La vanne du boisseau de blé propre est fermée et celle du boisseau de récupération est ouverte. Le premier broyeur devient le 3ème broyeur (les cylindres sont rapprochés) à l’aide du levier prévu à cet effet sur la machine, le second broyeur devient le 4ème broyeur (les cylindres sont presque pressés l’un contre l’autre). La petite trappe de la vis qui va vers le bidon de collecte est fermée pour que les déchets puissent être envoyés dans la chambre de résonance après être passés par la grande brosse de résonance.


3° CONVERSION
Les produits stockés dans les sacs (grosse semoule, semoule fine et semoule fine) sont vidés par catégorie dans la trémie qui alimente le CONVERTISSEUR. Celui-ci est équipé de rouleaux lisses dont la pression est réglable et qui vont « convertir » les grosses particules en particules plus fines par des passages successifs jusqu’à l’obtention de la farine.
Les produits de cette transformation sont transportés par un ascenseur jusqu’au moulin centrifuge, qui extrait efficacement la farine et l’envoie dans la chambre à farine.
Les déchets insuffisamment broyés sont acheminés vers le distributeur, qui classe les fines, les moyennes et les granulométries et éjecte le son fin et les germes, s’ils n’ont pas été éliminés lors du nettoyage.
Tous ces grains sont acheminés et repassés dans le convertisseur, et c’est là que le « savoir-faire » du meunier entre en jeu, pour trouver la pression optimale du convertisseur afin de ne pas « brûler » (excès de pression) ou endommager la farine. La farine ne doit pas être « brûlée » (excès de pression) ni abîmée. La farine est étalée dans la chambre à farine, en couches successives correspondant aux différentes étapes de la mouture. Elle est mélangée avec la pelle en bois, en la faisant tourner au moins trois fois. Il ne reste plus qu’à la mettre dans les sacs des clients, d’où elle sera retirée pour être transformée. Le goût des différents types de pains et de pâtisseries gastronomiques dépend de leur qualité et de l’habileté de la ménagère ou du boulanger.